Depuis lâavĂšnement de lâUnion europĂ©enne, il y a trente ans exactement (1er janvier 1993), nos dirigeants sâĂ©vertuent Ă nier les identitĂ©s nationales ainsi que les traditions, lâHistoire et les mĆurs propres Ă chaque groupe humain. Ils ramĂšnent tous les problĂšmes Ă un « manque de moyens » et croient les rĂ©soudre avec de lâargent, « quoi quâil en coĂ»te ».
Câest ainsi que le gouvernement français, plus quâaucun autre, distribue gĂ©nĂ©reusement la manne fiscale sous forme dâaides en tous genres : exonĂ©rations fiscales, prestations sociales, ristournes sur le prix des carburants, chĂšque culture, etc. Rien ne freine lâimagination des cabinets ministĂ©riels. La classe politique nâest pas oubliĂ©e. Quelques centaines de « hautes AutoritĂ©s indĂ©pendantes » et de missions en tous genres sont apparues dans les derniĂšres annĂ©es, aussi inutiles les unes que les autres. Les milieux dâaffaires restent les mieux servis en subventions, aides et exonĂ©rations fiscales. Il sâensuit lâĂ©mergence dâun capitalisme de rente qui ne tire plus ses bĂ©nĂ©fices de sa capacitĂ© dâinnovation mais de son habiletĂ© Ă collecter les aides et les marchĂ©s dâĂtat. Le cas le plus Ă©vident est celui des affairistes qui ne font rien dâautre que dâimporter des Ă©oliennes et les exploiter en sâassurant une rente Ă vie plus confortable que nâaurait pu en rĂȘver le plus inventif des ingĂ©nieurs. Avec cela, pour contenir les colĂšres populaires et les classes dangereuses, le gouvernement et lâUnion europĂ©enne financent Ă tout va de multiples associations qui assurent lĂ aussi Ă quelques opportunistes et beaucoup de meneurs de quartier une rente Ă vie confortable.
Mais cette politique du « tout argent » a un prix : celui de la dette publique qui atteint aujourdâhui des sommets vertigineux. Selon lâInsee, la dette publique française sâĂ©levait Ă 2 674 milliards dâeuros au deuxiĂšme trimestre 2021, soit 117 % du produit intĂ©rieur brut (PIB). Câest le niveau le plus Ă©levĂ© depuis la crĂ©ation de la Ve RĂ©publique en 1958. Et ce nâest pas fini : le gouvernement prĂ©voit un dĂ©ficit public de 8,4 % du PIB en 2021 et de 4,8 % en 2022. Autrement dit, il continue Ă dĂ©penser plus quâil ne gagne, sans se soucier des consĂ©quences.
Or, cette dette nâest pas sans risques. Elle fragilise notre Ă©conomie face aux alĂ©as du marchĂ© financier. Elle rĂ©duit notre capacitĂ© dâinvestissement dans lâavenir. Elle nous rend dĂ©pendants des crĂ©anciers Ă©trangers qui peuvent exiger des taux dâintĂ©rĂȘt plus Ă©levĂ©s ou refuser de nous prĂȘter. Elle nous oblige Ă payer des intĂ©rĂȘts qui reprĂ©sentent une charge importante pour le budget de lâĂtat. Elle hypothĂšque lâavenir des gĂ©nĂ©rations futures qui devront rembourser ce que nous avons dĂ©pensĂ©.
Face Ă cette situation alarmante, il est temps de changer de paradigme. Il faut sortir de la logique du « tout argent » qui nous conduit Ă la faillite collective. Il faut rĂ©affirmer les valeurs qui fondent notre identitĂ© nationale et notre cohĂ©sion sociale : le respect de notre histoire, de notre culture, de nos traditions ; la fiertĂ© de notre hĂ©ritage ; la solidaritĂ© entre les Français ; la dĂ©fense de nos intĂ©rĂȘts face aux puissances Ă©trangĂšres ; la souverainetĂ© de notre peuple face aux institutions supranationales.
Il faut aussi rĂ©former en profondeur notre systĂšme fiscal et social pour le rendre plus juste, plus efficace et plus incitatif. Il faut supprimer les niches fiscales qui favorisent les rentiers et les spĂ©culateurs. Il faut rĂ©duire les dĂ©penses publiques inutiles et improductives. Il faut encourager le travail, lâĂ©pargne, lâinvestissement, lâinnovation, la compĂ©titivitĂ©. Il faut soutenir les secteurs stratĂ©giques de notre Ă©conomie, comme lâindustrie, lâagriculture, lâĂ©nergie, la recherche, la dĂ©fense. Il faut rĂ©tablir lâĂ©quilibre des comptes publics et rĂ©duire la dette.
Ce nâest quâĂ ce prix que nous pourrons retrouver notre prospĂ©ritĂ©, notre indĂ©pendance et notre dignitĂ©. Ce nâest quâĂ ce prix que nous pourrons prĂ©server notre modĂšle social et notre mode de vie. Ce nâest quâĂ ce prix que nous pourrons assurer lâavenir de nos enfants et de notre nation.